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interview avec l'artiste Ahmed Salah BARA
8 octobre 2013

Culture L’artiste peintre Ahmed Salah BARA parle

Culture

L’artiste peintre Ahmed Salah BARA  parle de son penchant pour la peinture
« Le marché de l’art n’existe que dans l’Algérois »
Entretien réalisé par S. Sidhoum
Publié le 8 octobre 2013

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Comment vous présenteriez-vous aux lecteurs ?
 je suis artiste peintre autudidacte  J’ai fait des études en biologie animale et je n’ai reçu aucune formation dans le monde des arts. J’ai appris tout seul et sur le tas. A croire que l’art sommeillait en moi. 

A travers le cachet d’authenticité que vous avez voulu imprimer à votre travail, quel est le message que vous voulez passer ?  
A travers les 24 toiles exposées, j’offre des images saisissantes, qui nous baignent dans l’essence même de notre quotidien. Rendu par la peinture dans une simplicité pour laquelle j’opte dans ma peinture, faite d’ombres et de lumières et qui constitue pour moi le meilleur moyen d’explorer mon travail. De l’approfondir au fur et à mesure. Pour ce qui est du message, je dirai que j’ai effectué un travail sur l’identité collective. Pour moi, on n’a pas assez fait pour les femmes. La preuve, une bonne partie des artistes peintres se penche vers l’art moderne et l’art occidental en général. 

Vous prédestiniez-vous à devenir artiste peintre ?
Depuis tout petit, je me suis toujours vu dans l’art et la création. Je ne saurais expliquer comment cela m’est venu, mais enfant, je dessinais, lisais, rêvais beaucoup. J’avais plus tendance à dessiner qu’à toute autre activité et j’ai grandi et évolué avec ce besoin d’expression. Une expression qui me permettait déjà à l’époque de faire passer des messages et des émotions.

Votre famille, vous a-t-elle encouragé à concrétiser vos rêves ? 
Je dois admettre que mes frères m’ont soutenu pour la peinture mais ils étaient contre le fait que j’en fasse un métier. Le plus important pour eux était les études. J’ai une sœur qui est peintre, aussi. Elle s’appelle Samira. Elle expose en ce moment à Alger. Sans vouloir vanter ses talents, elle fait du beau travail.

Quelles sont vos influences artistiques ?
Mes influences sont multiples. J’aime les ambiances à la fois sombres, déglinguées et pleines de poésie du célèbre Nacer Eddine Dinet. J’aime aussi les travaux du peintre Vincent Van Gogh, par exemple, ou ceux de Claude Monet. J’aime l’univers de Mohamed Racim ou encore celui de Hocine Ziani. 

Quels sont vos thèmes de prédilection ?
L’Homme. Le rapport de l’Homme à la liberté, l’Homme en tant que conscience libre ou conscience soumise à des pesanteurs. L’Homme face à l’inconnu, l’Homme face à Dieu. Mes tableaux sont une forme de réflexion profonde sur l’Humanité. Cela ne m’empêche pas non plus d’aborder des thèmes plus poétiques tels l’amour, les paysages.

D’où tirez-vous votre inspiration ?
Mon inspiration provient de mon monde, de mon vécu, des relations avec mon entourage. Elle peut aussi provenir de réflexions profondes que je mène au quotidien. L’imaginaire et le réel s’imbriquent pour m’indiquer des voies à explorer en vue de figer quelque chose sur la toile. A vrai dire, mes sources d’inspiration sont multiples.

Quels sont les sujets que vous aimez peindre le plus souvent ? 
J’adore dessiner les villes, les rues, les monuments auxquels j’ai déjà consacré une exposition

Quelle sera votre ligne de conduite dans vos prochaines œuvres ? 
Pour le moment, il m’est difficile d’en parler. Je laisse l’inspiration venir au gré du moment. Je suis incapable de dire ce que je réaliserai demain et encore moins dans 9 mois. Une rencontre, une anecdote, une discussion entendue dans un café, tout peut devenir prétexte à une toile. J’espère faire évoluer ma technique et, évidemment, aller encore plus loin dans la création.

Peut-on vivre de son art en Algérie ? 
Je vis difficilement de mon art. Les gouvernants doivent, à leur tour, appuyer cet élan d’émancipation des artistes en optant pour une politique culturelle qui, à terme, réhabiliterait le métier d’artiste. L’art peut et doit avoir un avenir radieux en Algérie.

Quelle place l’art doit-il occuper dans le développement d’une nation ?
Pour moi, l’art doit occuper une place prépondérante dans le processus de développement d’une nation. Il est aussi important d’améliorer le statut de l’artiste pour que nous puissions évoluer dans un cadre agréable pour travailler et pouvoir créer. Les artistes constituent la locomotive qui tire le wagon. Ce ne sont pas les artistes de qualité et de renom qui manquent. Il serait donc opportun d’interpeller les décideurs afin qu’ils soient plus regardants sur le rôle que les artistes doivent jouer dans la conception des grands travaux du pays. Dans l’édification des infrastructures, la signature de l’artiste doit intervenir en tant qu’architecte, dessinateur, peintre et sculpteur. C’est dire que la place des artistes est indiscutable. Ce qu’il faut, c’est leur donner la place qu’ils méritent.

Un dernier mot peut-être ?
J’aimerais me confier sur un sujet important. Le marché de l’art n’existe que dans l’Algérois. Je parle bien évidemment de l’absence de galeries d’art dans les autres régions du pays. C’est bien dommage de confiner le monde de l’art dans la capitale, alors qu’il est plus intéressant d’en faire profiter d’autres publics.

S. S.

 

porteuses de jarres

 

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